Le dahu
J’allais souvent chasser le dahu
Créature imaginaire nichée au fond des bois
C’était le prétexte d’une promenade nocturne
Apeurée par volitions de saccades chasseresses
Et de ne point y parvenir
On se soutient et le hibou hulule
Le clair de lune se dessine
Et nous pénétrons la forêt plus avant
A l’affut d’une bestiole qui recule
Le groupe armé de bouts de bois
Sérénade et oui pour la danse
Ces chasses étaient certaines
Et bienveillantes
L’émotion en bandoulière
Mixité du groupe bredouille
Toujours nous rentrions après l’heure
Incertains de notre proie
Fantaisie d’un moment en écharpe
Qui secoue les membres
Mais toujours cette question de l’avoir attrapé ou non
Qu’est-ce que nous cherchions ?
A attraper le vent, caresser la brise
Et veiller au coin de la lune resplendissante
Chasser le dahu c’est comme
laisser le sable couler entre ses doigts
Et redorer son blason de fortune bon cœur
J’aime toujours chasser le dahu
Surtout lorsque l’heure faiblit
Quête ininterrompue avec masque
Pour farder le moment d’une
Interrogation multiple
Laissée en suspens et variable
Comme le climat océanique
Le dahu accompagne mes humeurs
Comme les nuages qui jouent avec le soleil
Le dahu est aussi une mangeoire intérieure
Petits grains à picorer au gré de l’instant
Instant après instant