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L'OCTROI DES MOTS-GENTLY GIVEN WORDS
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1 décembre 2011

Le réveil, version light

Le grille-pain a fait sursauter les plombs

Avant même de me réveiller

Odeur diurne nocturne

je perçois les murs noircis

tels des barreaux à tendance

je me tourne dans le lit à baldaquin

semie de miettes me braisant

les paupières encore closes

je pressends le malaise

les membres endoloris

je me lève en titubant

il est loin le café ?

entre chien et loup

sûrement

Si loin que je ne l'atteindrait comment

me lève plombée en surplus

la tête tournant carroussel

je ne sais trop où me diriger

la déper diction

diurne ou nocturne ?

c'est comme si la nuit était d'amour

et le réveil de charognards

pourtant ce ne sont que des mouettes rieuses

on se moquerait de moi

j'esquisse des mouvements valse -attitude

dans l'espace du réveil

les paupières mi-closes

à peine ouvertes

par l’incertitude

je hulule intérieurement

donnez-moi l’heure !

on m'aurait battue toute la nuit

on m'aurait fait l'amour toute la nuit

je ne sais

les mains nues je saisis follement

des objets

c'est l'heure de la FONCTION

il faut mettre les choses en ORDRE

dans un plat doré à l’or fin

empirisme délicat

mais je n'ai pas faim

j'ai faim de toi aime

voilà l'écart du doute

le matin en est le plus éclatant exemple

                                                                mais est-ce bien le matin que l’on se réveille ?

 

synthèse il faut encore rassembler

ces objets pour un ersatz de déjeuner

la synthèse je n'y arrive pas

l'hétéroclite me va mieux au teint

je suis comme un ventilateur froid

pale

le goût est indécis

comme les autres sens

le corps si exubérant

est insensible à ce qui est censé me nourrir

je ne mange pas de la nourriture

mais l'art de l'amour

singulièrement absent

le café et les mais

je les repousse comme des mets inappropriés

où sont mes rêves devenus ?

à mi-chemin ils sonnent le cor

sans cela

je fume en amertume

le réveil est toujours une source

celle de l’ambiguité

seule, mutique

sans horizon de bras

ni de ta musique

l'âme est en sursis

incertaine

je vis la nuit

à la frontière

Une mélodie dans ma vie ?

une mélopée dans mon lit ?

Ce n'est pas moi, impatiente, c'est toi

Une frontière commune

Celle de nos corps enlacés

Parfois de mise

Et alors Baume au teint

Tu me fais découvrir le jour

Je t’aime

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